Oui. Il faut considérer un écu comme un empilage de couches, que l'on doit énumérer de la plus lointaine à la plus proche de l'observateur. Pour un écu "simple", on commence toujours par la couleur du champ, puis par le meuble (motif) le plus important, généralement centré dans l'écu, auquel on attribut à minima une couleur. On énumère ensuite les motifs "chargeant" (posés sur) le motif principal, puis ceux "accompagnant" (posés à côté) celui-ci. On finit toujours par le chef et/ou la bordure.
Lorsque l'on décrit un motif, on s'efforce de respect l'ordre suivant: le motif, ses attributs d'une même couleur et ladite couleur, les attributs d'une couleur différentes et les couleurs associées, les charges (avec leurs attributs, couleurs, leurs propres charges et compagnies), les compagnies (avec leurs attributs, couleurs, leurs propres charges et compagnies), la position et la disposition.
Cependant cela relève plus de la convention que d'une règle intangible. Vous pourrez donc rencontrer des cas différents qui pourront être pris en charge par Heraldys.
Lorsqu'il y a partition de l'écu, il est recommandé de la nommer en premier ("écartelé d'argent et de gueule"). Pour un blason simple (c'est à dire avec des quartiers pleins ou avec un motif dans chaque quartier), on peut aussi préciser la partition entre la description des quartiers ("d'argent écartelé de gueule"). Cependant, pour les blasons plus complexes, il est préférable de numéroter les quartiers (écartelé, aux 1 et 4 de.... aux 2 et 3 de...).
La "numérotation" peut utiliser les chiffres arabes ou romains, les lettres majuscules ou minuscules, seuls ou suivis d'un point, d'une virgule ou d'une parenthèse fermante. Mais la méthode choisie doit être la même pour une partition donnée. ce qui pourra donner: parti, au I écartelé aux 1 et 4 de ...; aux 2 et 3 de...; au II coupé, a) de... b) de...
Oh que oui ! Ce qui peut paraître absurde, lorsqu'il s'agit de blasons du XIV° au XVIII° siècle, période pendant laquelle l'orthograhe était des plus fantaisiste. Cependant:
• Nous avons enrichi les dictionnaires avec un maximum de formes orthographiques. A titre d'exemple, la couleur rouge, peut se dire gueule, gueules, gueulle ou encore goule. Mais, malgré tous nos efforts, il est difficile de garantir des dictionnaires exhaustifs.
• L'analyse des blasonnements complexes, avec plusieurs meubles accompagnés ou chargés de un ou plusieurs autres meubles, rendent nécessaires les contrôles du genre et du nombre.
• Il y a souvent des oublis ou inversions de lettres.
C'est pourquoi il est parfois nécessaire de corriger l'orthographe de certains blasonnements.
Il arrive que l'on ne souhaite pas voir appliquée une partie du blasonnement ou que cette partie empêche l'interprétation du reste de la description.On souhaite donc passer outre cette partie.
Dans ce cas, il suffit de mettre la partie à ignorer entre crochets. Par exemple:
"De France à la cotice de gueules, brochant sur le tout, parti [de Preaux , qui est] de gueules à l'aigle d'or". La partie entre crochets empêche l'interprétation du blasonnement. En l'ignorant, le blason est correctement dessiné.
OUI ! mis à part quelques rares cas de motifs auxquels des couleurs par défaut on pu être définies (une tête de maure est par défaut noire avec un ruban blanc, si rien n'est précisé), tout motif doit obligatoirement avoir une couleur. Il est très fréquent qu'un blason ne soit pas ou mal interprété car il manque une couleur associée à un motif ou à un attribut.
Il se peut aussi que l'association soit incomplète. Par exemple, "échiqueté d'argent" n'est pas traité car un échiqueté a toujours 2 couleurs.
Pour heraldys, sont des couleurs:
• les métaux: or, argent
• les émaux: azur, gueules, pourpre, sable, sinople
• les fourrures: hermine, contre-hermine, vair, menu-vair...
Par ailleurs, heraldys traite informatiquement comme une couleur unique, l'expression constituée de 2 couleurs et d'une sécante-partition (ou rabattement) ou d'un semis, comme, par exemple:
•"d'or à la fasce bandé d'azur et de gueule"
•"d'azur au lion échiqueté d'argent et de gueule"
•"d'or au lion de gueules au chef d'azur semé de fleurs de lys d'or
Quand plusieurs motifs ont la même couleur, on peut le préciser avec l'expression "le tout" suivi de la couleur: "d'azur à une fasce accompagnée en pointe d'une roue de 8 rais, le tout d'or". Si 2 motifs de même couleur se suivent, on peut préciser "du même" pour le deuxième motif: "d'azur à une fasce d'or accompagnée en pointe d'une roue de 8 rais du même".
Une couleur peut aussi être rappelée par son ordre d'apparition dans le blasonnement: "d'or à une fasce d'azur chargée de trois roses du premier et accompagnée de 3 lionceaux du deuxième."
On ne peut et doit associer que 2 couleurs à toute sécante partition.
Pour rappel, une sécante partition (ou rabattement) est l'alternance de 2 couleurs : fascé, palé, bandé, échiqueté, papelonné, componné. Si une seule couleur est associée, la sécante partition ne sera pas dessinée. A contrario, s'il y a plus de 2 couleurs, seules les 2 premières seront prises en compte, et la sécante partition sera hachurée.
Enfin, Heraldys ne sais pas traiter, à ce jour, les sécantes partitions chargées, telles que "fascé d'azur à une étoile d'or et d'or à une rose d'azur".
Les meubles identiques en nombre sont disposés conformément aux règles édictées par les traités du blason, qui sont dans leur très grande majorité d'accord sur ce point.
Il peut arriver que l'on souhaite une autre disposition. Il convient alors, à la fin de la description du meuble et de ses attributs, d'indiquer la disposition attendue à l'aide de chiffres arabes séparés de virgules. Par exemple, 6 besants sont disposés, par défaut, 3, 2 et 1. Si l'on souhaite 2 colonnes de 2 besants, il suffit de dire "d'or à six besants d'azur 2, 2 et 2".
Si le nombre total de l'énumération est différent du nombre de motifs, l'ordonnancement est ignoré.
Certaines expressions sont aussi reconnues, telles que:
•"l'un sur l'autre" ou "les uns sur les autres"
•"en fasce", "en pal", "en bande", "en barre", "en croix", "en sautoir", "en orle"
•"mal ordonnés" (3 motifs posés 1 et 2)
Comme en français, « Croisette » signifie petite croix. Ce mot est donc utilisé notamment lorsque les croix sont « en nombre » et donc plus petites. Contrairement à la croix, la croisette est obligatoirement « alésée ».
Par ailleurs, la croix héraldique, a la particularité de s'adapter à l'espace qui lui est alloué. Ainsi une croix en chef sera plus allongée, une croix dans un parti sera plus étirée. Si cela est nécessaire pour répondre aux usages, cela n'est pas toujours très heureux.
Aussi, avons- nous choisi, pour Heraldys, que la croisette n'ait pas cette capacité de s'adapter à l'espace et reste toujours « carrée ». En conséquence, quand vous souhaitez conserver les proportions « normales » de la croix, il vous suffit de remplacer le mot « croix » par « croisette ».
Un motif est, par défaut, positionné au centre de l'écu. Ce centre est parfois spécifié « en abîme », mais cela n'est nécessaire que lorsque l'on veut que le motif soit plus petit. Il est parfois spécifié à tort.
Il faut considérer un écu comme un corps humain vous faisant face. Ainsi, le haut s'appelle « chef », le bas « pointe », le côté gauche, qui est donc le droit de l'écu est appelé « dextre » et le côté droit qui est donc le côté gauche de l'écu est dit « senestre ».
Un quart de l'écu est appelé « quartier » et un neuvième de l'écu « canton ». Ainsi pour indiquer en haut à gauche, on parle du « canton dextre du chef » (ou simplement « canton », qui est par défaut en haut à gauche), et en bas à droite, on parle du « canton senestre de la pointe ». Le « chef » est constitué des 3 cantons du haut, la « pointe », des 3 cantons du bas, le « flanc dextre » des 3 cantons de la gauche, le « flanc senestre » des 3 cantons de la droite.
Il est courant que le nom du titulaire d'un blason serve à blasonner à moindre coût. Ainsi « de France » signifie « d'azur à 3 fleurs de lys d'or » ou « de Clèves » sous-entend « de gueules, à un écusson d'argent, une escarboucle fleurdelisée d'or, brochant sur le tout ».
Cela est particulièrement pratique dans les armes dites de souveraineté, de prétention ou d'alliance. Ainsi, Rietstap attribut à La Trémoïlle les armes suivantes : « Coupé d'un trait, parti de trois autres qui font huit quartiers: au 1, de France; au 2, de Jérusalem; au 3, d'Orléans; au 4, de l'Empire; au 5, de Luxembourg; au 6, de Milan; au 7, de Montmorency-Laval; au 8, de Craon. Sur le tout de la Tremoïlle qui est d'or au chevron de gueules, acc. de trois aigles d'azur becquées et membrées de gueules. »
Pour traiter ces cas, nous avons pré-enregistré un certain nombre de blasons qui sont alors réinterprétés lorsqu'ils sont rencontrés dans un blasonnement. Cette bibliothèque n'est évidemment pas exhaustive, mais s'enrichit de jour en jours.
Comme dans l'exemple ci-dessus, il arrive que le nom du titulaire soit suivi du blasonnement. La structure la plus commune est alors « les armes de xxxx qui est / qui sont ... ». Nous avons alors choisi d'interpréter le blasonnement en lieu et place de l'appel au blason pré-enregistré, celui-ci pouvant être partiellement différent.
Un blason dessiné à partir du nom de son titulaire ne peut être modifié. En revanche, il peut-être complété de meubles brochants. Ainsi peut-on blasonner « de France à un bâton de gueule péri en bande brochant ».