Heraldys - Le Blason des Écus

Format de fichier HeralCom

On peut, à juste titre, se demander pourquoi introduire un fichier, notion éminemment informatique, lorsque l'on traite d'héraldique. Prenons un exemple :

Selon les armoriaux, les armes du comte de Brienne, se blasonnent, au choix:

• d'azur, semé de billettes d'or, au lion de mesme
• d'azur billeté d'or au lion aussi d'or
• d'azur au lion billeté d'or
• d'azur au lion d'or billeté de mesme
• d'azur au lion d'or, le champ semé de billettes du même

et nous vous faisons grâce des différentes orthographes rencontrées. Pourtant, le dessin attendu est toujours le même (même si votre oeil exercé aura relevé l'imprécision, dans la forme "d'azur au lion d'or billeté de mesme").

Il fallait donc un moyen pour "standardiser" la description d'un blason, phase intermédiaire entre l'analyse du blasonnement et le dessin de l'écu.

On peut trouver au moins trois autres bonnes raisons:


Recherches et études historiques

Michel Pastoureau, dans sa 3° édition de son Traité d'héraldique (Ed. Grands Manuels Picard – 1997), aborde le traitement informatique des données héraldiques. En voici 3 extraits :

« … le prochain recours à l'ordinateur va bientôt rendre nécessaire l'établissement d'une méthode de blasonnement simple, uniforme et rigoureuse. […] La langue française du blason n'est pas exempte d'imperfections ni d'insuffisances. Certains termes possèdent plusieurs sens (ainsi armé, couché, coupé, devise, mantelé, pointe, vêtu, etc.) ; certains attributs se définissent pas plusieurs synonymes ; enfin dans bien des cas il existe deux ou trois façons, toutes correctes, de blasonner les mêmes armoiries...» (pg. 204).

« La codification du langage héraldique apparaît comme absolument nécessaire. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, les flottements sont encore – dans toutes les langues – relativement nombreux. […] A la fixation du vocabulaire et de la syntaxe sur le plan national, devrait s'ajouter la standardisation sur le plan européen. [...] » (pg. 244).

« ...Le chercheur attend en fait deux choses du traitement informatique des données héraldiques. D'une part, l'identification des armoiries anonymes […]. d'autres part, l'établissement des statistiques de diverses natures, concernant la fréquence ou la rareté de telle ou telle figure, de telle ou telle couleur ou association de couleurs, de telle ou telle forme de brisure, de telle ou telle structure de composition armoriale, etc.,... » (pg. 311).


La définition d'une structure de fichier et la généralisation de son utilisation répond à toutes ces attentes. Elle permet de :

• Hiérarchiser les composants;
• S'affranchir de l'orthographe et des synonymes;
• Distinguer convenablement les différents sens que peut prendre un même mot;
• D'établir des statistiques d'association de motifs, de couleur, de distribution, etc...

Développements informatiques

Insérer un fichier entre l'interprétation des termes du blasonnement d'une part, le dessin des éléments de l'écu d'autre part permet de confier la réalisation informatique de ces deux sujets à des équipes différentes.

En procédant ainsi, il devient tout à fait concevable, par exemple, de créer une analyse de textes rédigés dans une autre langue, ou par une autre technologie, tout en gardant les mêmes algorithmes de dessin. Ou à l'inverse, de conserver l'analyse actuelle mais de rendre les dessins dans un autre format graphique.

A l'extrême, on peut même imaginer de se passer du vocabulaire héraldique et fournir aux chercheurs et amateurs des outils de création de fichier HeralCom à partir de l'observation du blason.


Des blasons bien connus

Un tel fichier permet de stocker la composition d'écus tellement connus qu'on ne les décrit plus explicitement : ainsi "de France" signifie : "d'azur à trois fleurs de lys d'or". Le procédé est parfois poussé à outrance, par exemple les armes des ducs de Bourgogne se blasonnent-elles :

"Écartelé: aux 1 et 4, de Bourgogne moderne; au 2, parti de Bourgogne ancien et de Brabant; au 3, parti de Bourgogne ancien et de Limbourg. Sur le tout de Flandre".

Il faut reconnaître que décrire intégralement cet écu serait autrement plus fastidieux...

Ici, les fichiers de Bourgogne (ancien et moderne), de Brabant, de Limbourg et de Flandre ont été préalablement enregistrés, et ils sont relus lors de l'analyse du texte, pour créer le dessin final.

Armes des Ducs de Bourgogne


Contenu du fichier

Nous allons ici ne présenter que quelques aspects du contenu des fichiers, et encore, rapidement. Mais si vous êtes intéressé(e) pour étudier plus avant le sujet, n'hésitez pas à nous contacter.

Le fichier est écrit en langage XML, qui a pour avantages d'être au format texte, donc totalement ouvert, et hiérarchique, donc tout à fait adapté à la structure imbriquée des blasons. De plus, c'est, dans beaucoup de domaines, le format d'échanges informatiques par excellence.


Le fichier décrit les armes ("Arms") d'une famille ou d'une personne ("Titular"), formées d'un écu ("Shield") et des ornements qui l'entourent ("Ornaments").

L'écu lui-même est décrit par son blasonnement ("Blazon"), la forme de l'écu ("ShapeKey") et les dessins qu'il contient ("Content").

Les premières informations décrivant le contenu sont les partitions, c'est à dire le découpage de l'écu en différentes zones.

Le blason des ducs de Bourgogne représenté ci-dessus est assez complexe. Il est formé de multiples zones, que le fichier représente comme ci-contre.

Il y a d'abord une grande zone ("Ecu_1_1_1"), elle-même découpée en quatre cantons, puis une petite zone ("Ecu_9_1_9") qui forme le "sur le tout".

Chacune de ces zones a un contenu (ici masqué et remplacé par « ... »).

Les différents éléments graphiques sont ensuite intégrés aux différentes zones. Voici, ci-contre, comment est codée l'alternance de bandes rouges et blanches dans la bordure du premier canton :

Autre exemple, ci-contre : le lion noir du petit écu central, avec ses griffes et sa langue rouge.


Enfin, sans rentrer dans les détails, signalons que tous les mots qui apparaissent dans les fichiers sont soigneusement répertoriés. Il y a des types de dessin (VectorLarge, Section) ou de peinture (BrushColor, BrushPattern). Ils ont des propriétés (Colorkey, VLargeKey, Orientation), qui ont elles-mêmes des valeurs (Argent, Lion, Lampassé).



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