La Salle Héraldique de la Diana, située à Montbrison, est un joyau architectural et historique qui témoigne de l'éclat du Moyen Âge. Érigée à la fin du XIIIe siècle, cette salle majestueuse est intimement liée à l'histoire du comté de Forez et à ses figures emblématiques.
L'origine de la Salle de la Diana remonte probablement au mariage du comte Jean Ier de Forez avec Alix de Viennois, vers 1295. Cette union marqua le début d'une ère de prospérité pour la région, et la construction de cette salle fut un symbole de cette nouvelle alliance. La salle fut conçue pour remplacer celle du château comtal de Sury, détruite par un incendie, et pour accueillir les séances des États de Forez, qui s'y réunirent pendant plus de deux siècles.
L'un des éléments les plus remarquables de la Salle de la Diana est sa voûte ogivale en bois, ornée de 1728 blasons peints. Ces armoiries représentent un vaste éventail de familles nobles, allant du roi de France à la noblesse locale, offrant ainsi un instantané des relations diplomatiques et des alliances du comte de Forez au début du XIVe siècle. La voûte, unique en France par son ancienneté et sa richesse iconographique, est un témoignage précieux de l'art héraldique médiéval.
Au fil des siècles, la salle a accueilli des événements marquants. En 1536, le roi François Ier y fut reçu, marquant ainsi l'intégration du Forez au royaume de France. Après cette période, la salle cessa d'être utilisée par les délégués du comté et fut intégrée à l'enceinte canoniale, servant de "grande salle du cloître". Elle fut alors utilisée pour l'intronisation des chanoines et pour des spectacles occasionnels. C'est à cette époque que le nom de "Diana" apparut, probablement dérivé du mot "decania", signifiant doyenné du chapitre.
La Révolution française marqua un tournant dans l'histoire de la salle. Confisquée comme bien national en 1789, elle connut diverses fortunes avant d'être restaurée au milieu du XIXe siècle. En 1862, grâce à l'initiative du Duc de Persigny, ministre de Napoléon III et originaire du Forez, la ville de Montbrison acquit la salle par souscription des Foréziens. L'objectif était de restaurer ce monument historique et de lui redonner une fonction en rapport avec son passé prestigieux.
Les travaux de restauration, menés entre 1863 et 1864, furent supervisés par l'architecte Henry Lebrun, avec l'influence notable d'Eugène Viollet-Le-Duc, célèbre théoricien et restaurateur de l'architecture médiévale. La restauration permit de redonner à la salle son éclat d'antan, avec des façades en pierre de taille de style néo-gothique et une cheminée monumentale restituée selon un dessin du XVIIe siècle. La voûte lambrissée fut classée au titre des Monuments historiques en 1875, consolidant ainsi son importance patrimoniale.
Aujourd'hui, la Salle Héraldique de la Diana abrite la Société Historique et Archéologique du Forez, fondée en 1862 et qui porte son nom. Les visiteurs peuvent y découvrir de riches archives et un musée archéologique, témoignant de l'histoire locale et régionale. La salle continue de fasciner par son décor exceptionnel et son histoire riche, offrant un voyage dans le temps à ceux qui franchissent ses portes. Elle demeure un symbole de la grandeur passée du comté de Forez et un trésor patrimonial pour la ville de Montbrison.
